Même si c’est près de 1 couple sur 5 qui songe à changer leur entente d’exclusivité sexuelle, les réalités de la non monogamie éthique ne sont pas toujours bien comprises.
Passer de la monogamie à la non monogamie c’est avant tout un changement de paradigme qui peut ébranler les bases d’une relation. Ce qui avant allait de soi vient maintenant à être choisit et discuté. Les représentations sociales du couple sont accompagnées d’attentes sur le développement de la relation. On se fréquente, puis on devient un couple, on emménage ensemble puis on construit une famille. Dans la non monogamie, ces étapes ne sont plus représentatives du développement des relations qui est davantage laissé à chacun de déterminer ce qui leur convient le mieux. Pour le mettre plus simplement en image, on passe du repas 3 services au buffet. Et dans le buffet, on peut se servir à nouveau et à chaque fois choisir quelque chose de complètement différent.
Plusieurs personnes se sentent attirés par ce mode relationnel pour la liberté qu’elle représente. Toutefois, elle ne vient pas sans son lot de discussions pour s’assurer du consentement de chaque membre du polycule (les personnes en relation et leurs partenaires). La jalousie est également une émotion qui fait surface régulièrement, et ce, même avec le consentement. Si vous songez à ouvrir votre relation, il est préférable de le faire une étape à la fois. Laissez-vous le temps de revenir à un certain équilibre avant d’introduire de nouvelles expériences. La nouveauté soulève des insécurités, prenez-en soin.
Avant de changer la formule de votre relation, il peut être aidant de s’informer auprès de la communauté non monogame à travers les réseaux sociaux, les documentaires, les balados et les livres de développement personnel. Plusieurs professionnels de la santé tels que les sexologues ont également des spécialisations en non monogamie éthique et peuvent vous accompagner dans ces étapes.
Julie-Édith Gauthier, sexologue et psychothérapeute
